Fatumo a passé la majeure partie de sa vie (elle a plus de 80 ans) en Somalie. Elle n’a jamais été à l’école, n’a pas appris à lire ou écrire, mais elle a éduqué six enfants.

Une guerre civile éclate en 1991. Les deux fils de Fatumo ont été tués et elle a fui le pays avec sa fille et ses trois petits-enfants. Ils ont passé seize ans comme réfugiés au Kenya, avant d’être enfin réinstallés au Canada en 2007.

La famille est très contente d’avoir enfin une vie paisible. Cependant, ils font face à de nombreux nouveaux défis : factures, mode de vie différent, nourriture inconnue et barrières linguistiques.

Deux mois après leur arrivée, ils ont tous reçu un avis de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) disant qu’ils doivent rembourser leurs prêts de transport. Ils étaient stupéfaits parce qu’ils ne s’attendaient pas à ce qu’on leur demande de l’argent si tôt. Ils demandent : « Comment rembourser le prêt sans avoir de travail ? Le gouvernement nous donne de l’argent pour payer le loyer, la nourriture, le téléphone et les cartes de transport. Nous ne voyons pas d’où viendrait l’argent pour rembourser le prêt de transport ».

Fatumo dit : « ceux qui m’ont amenée ici savent comment nous vivons avec l’argent qu’ils donnent. Est-ce que le gouvernement canadien s’attend à ce que cette vieille réfugiée rembourse le prêt ? Comment le gouvernement qui nous nourrit peut me demander de l’argent ? »

Fatumo ne peut pas travailler, marcher ou voir. Un jour, alors qu’une amie anglophone est chez elle, un homme téléphone pour exiger le paiement du prêt. L’amie dit à l’homme que Fatumo est fragile, ne peut pas travailler ni rembourser cet argent. Il se montre très agressif et insiste, disant qu’ils devaient rembourser le gouvernement. Il dit que leurs excuses ne l’intéressent pas, qu’il veut cet argent. La famille est terrifiée. À cause de leurs mauvaises expériences avec le gouvernement dans leur pays d’origine, Fatumo et sa famille pensent qu’ils pourraient être déportés du Canada.

Avec les revenus de deux membres de la famille, ils ont pu rembourser les prêts pour trois d’entre eux. Ils doivent encore faire face au reste de la dette, aux intérêts, à l’homme avec la voix agressive et à la menace que leur dossier soit transmis à une agence de recouvrement.

 

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