Communiqué
Pour diffusion immédiate
22 octobre 2008
 
Le Canada appelé à réinstaller un détenu à Guantanamo
 

Des groupes de défense des droits humains ont demandé aujourd’hui au Canada d’offrir dès que possible la réinstallation en tant que réfugié à Djamel Ameziane, un Algérien détenu illégalement depuis plus de 6 ans à Guantanamo et qui a des liens étroits avec le Canada.  Le Diocèse anglican de Montréal a déposé une demande de réinstallation de M. Ameziane par le biais du Programme de parrainage privé des réfugiés.

« Parrainer Djamel Ameziane en tant que réfugié fait partie de la mission de l’Église qui appelle à la justice et à la compassion dans le monde » a déclaré Monseigneur Barry B. Clarke, évêque anglican de Montréal.  « Ayant pris connaissance des souffrances vécues par Djamel et du risque qu’il court s’il est renvoyé en Algérie, je suis convaincu que le parrainage est le geste juste à poser. »

Le parrainage est appuyé par le Conseil canadien pour les réfugiés, Amnistie internationale, Human Rights Watch et le Center for Constitutional Rights, basé à New York. Ces groupes pressent le gouvernement canadien de traiter le cas de M. Ameziane de façon urgente, puisqu’il est détenu de façon arbitraire à Guantanamo.

« Le Canada peut et doit  réinstaller M. Ameziane de façon urgente, pour le libérer d’un emprisonnement arbitraire continu » a dit Janet Dench, directrice du Conseil canadien pour les réfugiés.  « La loi canadienne reconnaît que les réfugiés à risque de violence, de torture et de détention arbitraire ont un besoin urgent d’être protégés : ceci est clairement le cas de M. Ameziane. »

M. Ameziane a été envoyé à Guantanamo après avoir été vendu aux États-Unis par des chasseurs de prime en 2001.  Il y est emprisonné depuis plus de six ans et demi sans avoir été accusé et sans avoir subi un procès équitable. Il a été soumis à différentes formes de torture et d’abus pendant sa détention, et a été maintenu en isolement dans une petite cellule sans fenêtre pour plus d’un an. Il ne peut être renvoyé en Algérie car il risque de graves violations à ses droits pour avoir été soupçonné d’activités terroristes et détenu à Guantanamo.

« Amnestie internationale demande la fermeture du camp de détention de Guantanamo Bay et une solution juste pour tous les détenus » a déclaré Anne Sainte-Marie d’Amnistie internationale. « Il est impératif que des pays tels que le Canada fassent partie de la solution.  M. Ameziane doit être libéré immédiatement et protégé par le Canada. »

Le Canada est le pays de réinstallation le plus approprié pour M. Ameziane puisqu’il a vécu et travaillé à Montréal pendant cinq ans et qu’il a un frère au Canada.

« Après sept longues années de détention injustifiée, nous sommes impatients, moi son frère, toute sa famille ainsi que ses amis, de l’avoir parmi nous » a dit le frère de M. Ameziane. « Djamel, cet être qui nous est très cher, n’a jamais connu c’est quoi la violence de toute sa vie. Il n’a jamais fait de mal même à une mouche. Malheureusement la malchance a fait qu’il s’est retrouvé sur le chemin de gens qui l’ont vendu pour une poignée de dollars. Nous souhaitons de tout notre coeur qu’il soit libéré et qu’il retrouve sa dignité en tant qu’être humain très respectueux des autres. »

Le gouvernement des États-Unis n’a jamais prétendu que M. Ameziane ait participé à des actes de terrorismes ou des hostilités.

« M. Ameziane a quitté l’Algérie il y a seize ans en quête d’une terre d’asile et d’une vie meilleure » a dit Pardiss Kebriaei, avocate du Center for Constitutional Rights. « Malgré des conditions à Guantanamo qui briseraient la plupart d’entre nous, il garde espoir d’avoir la possibilité un jour de construire cette vie au Canada. »

Pour plus d’informations, consultez le document d’information ainsi que le profil de Djamel Ameziane (en anglais). Voir également la page avec des informations complémentaires sur Djamel Ameziane.

CONTACTS:
Colleen French, Conseil canadien pour les réfugiés, 514-277-7223 poste 1, 514-476-3971 (cell),
cfrench@ccrweb.ca
Anne Sainte-Marie, Amnistie internationale, 514-766-9766 poste 230, 514-268-4983 (cell)
Jen Nessel, Center for Constitutional Rights, 212-614-6449, jnessel@ccrjustice.org; Nell McGarity, Glover Park Group, 202-292-6973
Jennifer Daskal, Human Rights Watch, 202-612-4349, 202-365-3758 (cell), daskalj@hrw.org